1. Pourquoi avez-vous choisi de devenir formateur ?
Au lycée, je voulais devenir professeur de mathématiques : j’avais un goût prononcé pour l’exposé oral et la communication, bien plus que pour l’écrit. En découvrant l’informatique, j’ai rapidement su que je voulais évoluer dans ce domaine. Mais mon envie de partager mes connaissances est toujours restée très présente.
J’ai commencé à donner des formations dès 2001, puis j’ai souhaité professionnaliser ma démarche afin de faire de la qualité une priorité. C’est ainsi que j’ai obtenu la certification MCT (Microsoft Certified Trainer) en 2004.
Aujourd’hui, mon double rôle de consultant et de formateur me permet de rester ancré dans les réalités du terrain tout en contribuant activement à la montée en compétences des autres.
2. Qu’est-ce que le rôle de formateur vous apporte personnellement et/ou professionnellement ?
Sur le plan personnel, être formateur est une expérience profondément enrichissante. Ce rôle m’oblige à me remettre en question en permanence, à ne jamais me reposer sur mes acquis, et à actualiser continuellement mes connaissances. Il m’amène aussi à réfléchir sur ma manière de transmettre, à adapter mon discours selon les profils et les contextes, et à développer une communication claire, structurée et bienveillante.
Sur le plan professionnel, la formation m’incite à maîtriser les sujets en profondeur. Il ne suffit pas de connaître un produit ou une solution : il faut en comprendre tous les rouages, les cas limites, les usages réels et les bonnes pratiques. Cela affine mes compétences théoriques, renforce ma rigueur, et m’oblige à toujours rester à jour. Être formateur sollicite également des qualités transverses : l’écoute active, la capacité de synthèse, l’empathie, et une posture de leader positif.
En somme, c’est un rôle exigeant, mais incroyablement gratifiant. Il me nourrit autant qu’il me challenge, et me permet d’évoluer en même temps que j’aide les autres à progresser.
3. Quelles sont les valeurs ou principes qui guident votre manière de former ?
La bienveillance est au cœur de ma pédagogie. J’attache une grande importance à créer un environnement sécurisant et respectueux, où chaque apprenant se sent libre de poser des questions, d’exprimer ses doutes, de se tromper et surtout de progresser à son propre rythme. Je considère l’erreur comme un levier d’apprentissage, jamais comme une faute.
L’exigence positive est également essentielle dans ma façon de former. Je suis convaincu que chaque apprenant peut aller loin s’il est encouragé, guidé avec justesse, et stimulé par des objectifs clairs et atteignables. L’excellence ne s’impose pas, elle s’accompagne.
L’empathie joue un rôle fondamental dans ma relation pédagogique. Je m’efforce de comprendre les attentes, les freins, le niveau et le rythme de chaque participant. Cela me permet de m’adapter en temps réel : dans mes explications, dans les exemples que je choisis, ou dans la manière d’aborder un sujet. Cette flexibilité est, à mon sens, une condition indispensable à une formation réussie.
Enfin, je place l’autonomie comme un objectif central. Former, ce n’est pas seulement transmettre des connaissances, c’est aussi développer chez l’autre la capacité à réfléchir par lui-même, à chercher, à se remettre en question et à évoluer de façon autonome. Mon rôle est d’accompagner cette émancipation intellectuelle et professionnelle.
4. Quel est le souvenir ou moment le plus marquant que vous avez vécu en tant que formateur ?
L’un des moments les plus marquants de mon parcours de formateur remonte à quelques années, et il m’a profondément marqué sur le plan personnel comme professionnel.
À l’époque, j’avais postulé pour intégrer une université privée à Lille en tant qu’étudiant, mais ma candidature avait été refusée. Ce refus avait été difficile à vivre, car je le percevais comme un jugement sur ma valeur ou mes compétences, ce qui avait laissé en moi une certaine frustration.
Plusieurs années plus tard, dans le cadre de mon activité de formateur, j’ai été sollicité pour animer une formation sur PHP… à destination des enseignants de cette même université. Me retrouver de l’autre côté, non plus comme étudiant en demande, mais comme expert reconnu venu transmettre son savoir, a été un véritable tournant.
Ce moment m’a permis de prendre conscience du chemin parcouru. Il m’a apporté une forme de reconnaissance et de légitimité que je pensais m’être vue refuser. Ce n’était pas une revanche, mais une confirmation que mes compétences, mon engagement et mon envie de transmettre avaient toute leur place. Cela a renforcé ma confiance en moi, ma posture de formateur, et a donné encore plus de sens à ce que je fais.